magnifying-glass menu cross chevron left chevron right chevron up facebook linkedin instagram pinterest twitter vimeo youtube

L’aube de la réalité virtuelle autochtone

“C’est avec raison que nos anciens affirment toujours que notre culture est dans notre langue” déclare Lisa Jackson, la réalisatrice canadienne Anishnaabe lors de son intervention à la Conférence des créateurs au Bunjilaka Cultural Centre du Musée de Melbourne.

En mars 2019, l’œuvre VR de Jackson intitulée Biidaaban: First Light était présentée dans le cadre d’une collaboration entre Museums Victoria et la conférence Australian International Documentary Conference (AIDC).

Biidaaban: First Light est une immersion en réalité virtuelle de toute une salle imprégnée de futurisme Indigène inaugurée en 2018 au Festival cinématographique Tribeca. Ce film au plus haut point réaliste présente un panorama radicalement différent de Toronto et “met en lumière la façon dont les langues originelles de la terre peuvent contribuer à la compréhension de notre espace dans une version réconciliée de l’environnement urbain élargi du Canada.”

Bien que Jackson ne souhaite pas trop nous en révéler, Biidaaban: First Light est une reconstitution de sa ville natale et “en quelque sorte une réappropriation de la ville, pas seulement par les langues mais aussi en posant la question ‘est-ce que les langues ne se développent pas dans cet espace de la même façon que les plantes?’”.

Tout cela présente un énorme potentiel pour les réalisateurs autochtones selon Jackson, car la réalité virtuelle n’offre pas seulement l’opportunité d’appréhender de nouvelles compréhensions de l’espace mais “elle est ressentie pleinement dans le corps ou peut l’être.”

Pour Jackson, cette connexion viscérale dérive de ce que nombre de langues Indigènes se concentrent plus sur les verbes que sur les substantifs à la différence de l’anglais par exemple. Jackson nous dit que cette focalisation sur l’action “implique une relation certaine parce que toute chose agissant sur une autre y est connectée automatiquement.”

Dans Biidaaban: First Light on retrouve les trois langues autochtones de la région: Tkaronto: Wendat, Kanien’kehá:ka (Mohawk) et Anishinaabe (Ojibway). L’incorporation des langues autochtones dans ce projet, nous dit-elle, était important pour montrer comment le langage est lié à un lieu et pour poser la question suivante : “puisque le langage appartient à toute culture humaine, n’est-il pas le reflet du lieu de son existence ou de sa genèse ? ”

Biidaaban: First Light fait partie d’un projet multimédia d’immersion à plus grande échelle intitulé “Transmissions” qui examine le pouvoir du langage dans un contexte futuriste Indigène. L’origine de l’intérêt de Jackson dans ce partage des langues autochtones provient d’une recherche approfondie qu’elle a entreprise dans les années 2000 alors qu’elle préparait un documentaire sur la perception du monde par les langues autochtones. Et bien que ce projet ait été remisé pendant de longues années, il a resurgi avec l’apparition de la réalité virtuelle et de la technologie d’immersion et leur habilité à créer et incorporer l’espace dans un film

“Je pense toujours à créer cet espace où l’on peut s’immerger et en particulier avec Biidaaban il y a une certaine ambiguïté à se dire ‘est-ce bien ? est-ce mal ? ’ et je veux que les gens se posent la question.”

Pour l’Office national du film, Jackson est l’une des artistes contemporaines canadiennes les plus célèbres dans le cinéma et la VR, ce qui ne l’empêche pas d’être très excitée par le potentiel que la réalité virtuelle puisse avoir dans la réalisation cinématographique autochtone en général.

“L’une des choses qui me passionne à propos de la VR c’est le sentiment que l’on puisse en faire l’expérience de manière viscérale, ce que je recherchais dans mes réalisations cinématographiques. Je suis enthousiasmée par les possibilités offertes aux artistes autochtones.”

Biidaaban : First Light requiert des utilisateurs une réflexion sur leur place dans l’histoire et leur rôle dans un avenir éventuel. “J’aime à me rappeler, nous dit Jackson, que j’essaie simplement de mettre en valeur le travail de ceux et celles qui dans les communautés autochtones font la promotion de leur langue et de faire comprendre pourquoi on devrait s’y intéresser.”

La participation de Lisa Jackson au Festival « Australian International Documentary Conference » reçoit le soutien du Consulat général du canada, Sydney.

Biidaaban : First Light sera présenté au Festival 2019 de Darwin. Pour plus d’information, cliquez ici

Partager

Remonter > Haut de page

Canada Down Under is an on-line portfolio of Canadian-Australian stories produced by the Consulate General of Canada in Sydney and other contributors.

Canada Down Under est un portefeuille en ligne d'histoires canado-australiennes produites par le Consulat général du Canada à Sydney et d'autres contributeurs.

Supported by / Avec L’A Appui du:

Canada brandmark