Tantoo Cardinal au Festival cinématographique WINDA
Tantoo Cardinal est une légende des écrans canadiens.
Avec plus de 120 participations au cinéma et à la télévision, une médaille de l’Ordre du Canada et, parmi les récompenses reçues, lauréate Early Grey de l’Académie du Cinéma et de la Télévision du Canada pour toute sa carrière incroyable sur 48 ans, Cardinal y inclut des titres tels que Danse avec les loups et Dr Quinn, femme médecin.
Pour sa première fois en Australie, Cardinal était invitée à Sydney pour le Festival cinématographique WINDA, où deux de ses derniers films ont été présentés à l’ouverture du Festival – Angelique’s Isle et Falls Around Her, et où Cardinal en est l’actrice principale pour la première fois.
Lorsque Cardinal s’assoit avec Canada Down Under, elle nous déclare qu’elle a toujours voulu venir en Australie attirée par la qualité de l’industrie cinématographique Indigène d’Australie et à cause du lien assez original avec cette terre australe par le nom de la communauté qui l’a vue grandir, mais que c’est la première opportunité d’accomplir ce grand voyage.
“C ‘est un honneur particulier de participer [à ce Festival du Film WINDA] nous dit-elle; parce que j’ai grandi dans une communauté appelée Anzac, dans l’Alberta du Nord, je savais que je viendrai ici un jour ou l’autre, mais je suis surprise que cela ait pris tant de temps. ”
“J’ai commencé ma liste des choses à faire. Les réalisateurs indigènes de cette partie du monde sont une véritable inspiration, ils font des films de grande qualité depuis de très nombreuses années, et ils placent la barre très haut.”
Pour Cardinal accepter un rôle si important que celui qu’elle interprète dans Falls Around Her c’était l’occasion pour les Premières Nations de présenter leur histoire avec leurs propres yeux.
“C’était très passionnant tout en étant gratifiant, dit-elle, aller au travail chaque jour en sachant que j’avais carte blanche, bénéficier d’un tel processus de création et découvrir ce que Darlene [Naponse] la réalisatrice voulait y exprimer.
“Tellement fière d’être là, de raconter cette histoire de cette façon, en ce lieu où tant de de visages autour de nous sont issus de notre monde, et où la façon de raconter ces histoires est nôtre.”
En plus de sa carrière d’actrice, Carnival a fait du militantisme une bonne part de sa vie, jusqu’à son arrestation en 2011, lors d’une manifestation contre l’extension de l’oléoduc Keystone. Son engagement pour la défense de l’environnement va de pair avec son identité Indigène, nous déclare-t-elle.
“En tant que peuples Indigènes nous n’avons pas oublié nos responsabilités… Ce n’est nullement une vague idée poétique, dit-elle, c’est une relation effective, et en tant que peuples Indigènes nous avons existé, nous connaissons cette terre et nous en avons assuré la conservation de nombreuses façons. ”
“Cela m’a rendu folle de voir ce qu’il se passait, ce qu’il se passait jusques chez moi, et puis partout où je regardais: les récits que j’ai entendus lorsque j’étais enfant, je savais qu’on en arriverait là, et cela m’a causé tellement d’angoisse et de colère parce que jour après jour les gens ont de nombreuses opportunités de se rendre compte que la terre est vivante… Je pense que ce qu’on a de mieux à faire c’est d’avoir un comportement naturel, d’apporter notre soutien à cette force vitale que les enfants qui nous suivent attendent.”
Bien qu’elle ait encore beaucoup à faire dans sa lutte pour la défense de l’environnement, elle a pu assister à des changements positifs significatifs dans le monde du cinéma et de la télévision depuis le début de sa carrière. Et en particulier dans la façon de raconter les récits des Premières Nations.
“Lorsque j’ai débuté, nous explique-t-elle, il y avait un moment où ils pouvaient dire ‘non, il nous faut du pétrole et du gaz’ ou bien ‘non, il nous faut l’uranium’, parce qu’on n’avait pas encore de panneaux photovoltaïques, l’énergie éolienne et la biodiversité et tout ce qu’on a maintenant, et en ce temps-là on n’avait pas encore nos scénaristes, nos réalisateurs, notre personnel derrière les caméras, et toute cette expertise.”
“Le grand changement c’est que nous avons toute cette artillerie, toute cette conscientisation, cette passion, cette détermination et cette réalisation que nous sommes humains et que nous avons absolument le droit d’être ici, et qu’en plus de cela nous avons des responsabilités à assumer.”
Le Consulat général du Canada est partenaire majeur du Festival cinématographique WINDA 2018, et fier d’apporter son soutien au partage avec l’Australie des récits des Premières Nations.