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Table ronde Canada –Australie 2016 sur la Santé et le Bien-être indigènes : la clé c’est de ré-énergiser la jeunesse

Table ronde Canada –Australie 2016 sur la Santé et le Bien-être indigènes : la clé c’est de ré-énergiser la jeunesse

La table ronde Canada-Australie sur la Santé et le Bien-être indigènes a réuni à Canberra plusieurs spécialistes en vue de développer des liens, une meilleure compréhension et une collaboration potentielle entre les spécialistes des deux pays.

Organisé du 11 au 13 Décembre par le Haut-Commissariat du Canada, cet évènement  a couvert un certain nombre de questions qui se posent aux communautés indigènes du  Canada et d’Australie dans les domaines du service de la santé, de la santé mentale, la propriété des informations, l’engagement de la jeunesse entre autres sujets.

“Nous avons essayé de guider et de planifier l’ordre du jour pour qu’il soit significatif, je pense qu’en partie cela dépend des invités et de leur contribution, mais c’est aussi dépendant de l’orientation de la discussion, afin qu’on ne passe pas  la plus grande partie de la journée à évoquer les problèmes au lieu de considérer les étapes pratiques, c’est ce qu’a déclaré Gregory Phillips, PDG de ABSTARR Consulting, professeur associé  et chercheur à l’Institut Baker IDI sur le cœur et le diabète. ”

“Je pense que la table ronde a proposé quelques projets communs très limpides en termes pratiques, de même qu’une direction stratégique globale très transparente pour que les deux pays continuent de travailler ensemble et apprendre l’un de l’autre. La propriété des informations, système indigène de mesures, ayant réévalué les mécanismes politiques qui permettent l’auto-détermination, et assurent la collaboration des gouvernements indigènes avec les systèmes publics de santé afin d’obtenir de bons résultats, l’engagement de la jeunesse et un leadership.”

Phillips, un Aborigène australien des peuples Waanyi et Jaru, s’est joint à la table ronde après avoir eu l’opportunité de travailler à la fois en Australie et au Canada, ce qui lui a donné la chance de réfléchir aux similitudes entre les communautés indigènes australiennes et canadiennes.

“Une partie de ma recherche de doctorat, dit-il,  s’est  déroulée avec la communauté des Premières Nations de Colombie britannique, d’Alberta et avec d’autres organisations nationales à Ottawa dans les domaines de la toxicomanie, le stress post traumatique et les soins.”

“Il existe entre nous de nombreuses similitudes en ce qui concerne l’histoire coloniale et son impact, mais plus important il y a de nombreuses similitudes entre certaines valeurs culturelles: la relation avec la terre, les relations interpersonnelles, la durabilité, le respect et l’amour au sein des valeurs familiales, certaines de ces valeurs sont je crois exactement les mêmes des deux côtés de l’océan.”

Tout au long de la table ronde, les participants se sont particulièrement concentrés sur l’importance de la revitalisation de la jeunesse indigène, en les incluant dans les discussions et en leur permettant de mettre en forme l’avenir de leurs communautés. Pour Phillips, il est nécessaire de montrer à la jeunesse d’aujourd’hui ce qui a poussé les communautés indigènes précédentes vers la résilience et la réussite.

“Par-delà la douleur et la tristesse, ajoute-t-il, il y a encore des valeurs  et des modèles culturels, des systèmes de gouvernance qui peuvent être renouvelés, il ne s’agit pas de fabriquer ou de créer des systèmes déjà existants, mais d’apporter une rénovation et de leur redonner une force.”

“À partir de là, nous obtiendrons le ferment avec lequel  la vision et le leadership des jeunes nous aideront à changer non seulement les structures familiales et les communautés aborigènes, mais la société toute entière.”

Professeur associé et président de la recherche canadienne à l’université de Manitoba en Connaissances indigènes et Travail social, Dr Michael Hart reconnaît également que mettre l’accent sur l’enseignement des connaissances traditionnelles aux jeunes indigènes est essentiel pour leur assurer un sentiment d’identité.

“Ils sont, dit-il, toujours confrontés aux mêmes problèmes que nous, bien que sous une forme différente,  et nous avons besoin de plus de gens de ma génération et des précédentes pour les aider à établir ces liens entre notre relation historique avec nos ancêtres, notre culture, nos valeurs, parce qu’en ce moment ils sont forcés de naviguer  dans la société plus large sans avoir nécessairement tous les soutiens en place.”

“Ils sont si nombreux (les jeunes indigènes canadiens) et leur voix est particulièrement unique parce qu’ils n’ont pas eu d’école en résidence par exemple, alors que les membres de ma famille, mes collègues, y sont passés, pas moi, mais tout autour de moi, ils ont donc une expérience différente en ce qui concerne la dynamique coloniale et nous avons besoin de les entendre s’exprimer sur leur expérience et ce à quoi ils doivent faire face. ”

Cette table ronde a été l’occasion pour les spécialistes des deux pays, de collaborer sur de futurs projets dont les deux pays pourraient bénéficier, mais aussi d’obtenir des informations précieuses sur les services fournis aux communautés  et comment s’assurer que les peuples indigènes jouent un rôle dans leur développement.

“En ce moment, nous sommes dans une période très passionnante où nous voulons établir des relations bilatérales avec les communautés indigènes, nous travaillons avec la devise: ‘rien de ce qui nous concerne ne se fera sans nous’, par la voix des peuples indigènes, et nous avons le privilège d’en faire partie afin que nous puissions aider, faciliter et améliorer la santé des peuples indigènes.” C’est ce que déclare Dr Tom Wong, Directeur médical en chef de la Santé publique et Directeur exécutif de la Santé publique et Population, de la Branche Inuit et Premières Nations  à Santé Canada.

“Nous voulons, ajoute-t-il, favoriser l’espoir, la finalité, la volonté, l’appartenance à des communautés, l’appartenance à des familles, l’appartenance à une culture, en travaillant avec  les communautés  et d’autres partenaires, y compris les autres départements gouvernementaux dans les provinces et les territoires et dans ce contexte nous sommes très intéressés par une collaboration avec l’Australie parce que nous partageons certains défis et certaines opportunités.”

“J’aimerais beaucoup voir avec mes collègues australiens et des membres de la communauté australienne si il y a des domaines dans lesquels nous pouvons collaborer, où nous pouvons apprendre les uns des autres.”

Selon Dr Wong, bien q ‘il y ait des similitudes évidentes entre les communautés indigènes  australiennes et canadiennes, il y a aussi des différences en particulier en ce qui concerne l’environnement.

“Au Canada, dit-il, la moitié des communautés de nos Premières Nations vivent dans des réserves, beaucoup d’entre elles sont isolées géographiquement, tandis que le pourcentage des communautés indigènes australiennes vivant dans des régions isolées est moins important et la question du climat est moins importante. ”

“Au Canada malheureusement nombre de nos communautés ne sont pas accessibles par la route en toutes saisons,  certaines de ces communautés ne sont accessibles que par avion, ce qui est un défi supplémentaire pour la fourniture des services cliniques et de santé publique.”

Avec ces différences pourtant, vient l’opportunité de développer des technologies  et des ressources éducatives qui pourraient être bénéfiques aux deux pays.

“Il existe, dit-il,  des opportunités pour tenter de promouvoir, d’encourager, de permettre aux jeunes de se lancer dans une carrière dans les secteurs du service social et de la santé pour une meilleure santé des communautés.”

“Nous sommes aussi intéressés par l’utilisation de nouvelles technologies, comme la télémédecine, la télérobotique pour apporter une présence à distance afin que là où la présence des services de santé ou sociaux est insuffisante dans la communauté, une des  solutions est peut-être d’apporter ces services par la télécommunication.”

Dr Jeff Reading a eu la chance d’examiner sur le terrain les similitudes entre les deux communautés. Maintenant professeur des Sciences de la santé à l’université Simon Fraser en Colombie britannique, et président de l’Autorité de santé des Premières Nations dans le département Santé cardiaque et Bien-être de l’hôpital St Paul, il a passé une année en Australie,  entre Alice Springs et Melbourne, travaillant sur la santé indigène globale. Il reconnaît également l’importance de concentrer les ressources sur la responsabilisation de la jeunesse.

“Si on cherche, dit-il, à améliorer le bien-être, à éviter la maladie plus en aval dans la vie, et à éviter les coûts qui y sont associés, il faut commencer tôt et obtenir de meilleurs  rapports qualité-prix, alors la notion d’optimiser les objectifs  et améliorer la santé et le bien-être, cela entraîne des résultats sur les individus, qui vivront une vie plus enrichissante, et cela aura aussi des conséquences  sur le système de santé. ”

“Lorsque les gens sont des participants actifs qui élèvent une famille, paient leurs impôts, ils sont plus heureux et la société en est plus heureuse aussi, c’est donc  ce genre d’objectifs que nous visons et on ne peut y parvenir sans la perspective de la jeunesse indigène, autrement on va juste suivre une piste qui pourra nous sembler logique mais qui ne passera pas avec les jeunes.”

Pour Dr Reading, au vu de la qualité des personnes participantes,  la table ronde a pu engager la collaboration et atteindre très vite  un niveau élevé de conversation.

“Ces rencontres, dit-il, sont toujours intéressantes parce que les participants possèdent une connaissance approfondie sur  la santé indigène et il n’est pas nécessaire d’expliquer dans le détail nombre de concepts.”

“Nous en sommes arrivés à être vraiment créatifs dans le croisement des idées, et faciliter immédiatement  l’innovation, c’était vraiment très bien.”

Son Excellence Paul Maddison, Haut-Commissaire du Canada acquiesce.

“Je pense, dit-il, que vu la qualité des personnes présentes dans la salle, venues d’Australie et du Canada, nous avions invité des spécialistes passionnés et expérimentés sur les questions de la santé indigène, et nous avons pu ainsi instaurer dans la salle un échange honnête, ouvert, respectueux grâce auquel tout a pu être discuté sans retenue.”

“Il ne s’agissait pas de parler simplement de carences dans les communautés indigènes, il s’agissait de trouver des solutions, de faire l’éloge des grandes  choses accomplies, du leadership actuel, et de trouver comment partager encore mieux  ces histoires, et comment inspirer le leadership non-indigène  de nos deux pays pour que nous puissions progresser vers des accords plus contemporains de partage des pouvoirs, et prendre vraiment au sérieux la fourniture  des ressources dont les communautés locales ont besoin pour développer  leurs solutions proprement indigènes dans le domaine de la santé communautaire.”

Le Haut-Commissaire Maddison a déclaré que revitaliser la jeunesse est primordial pour assurer un avenir brillant et sain aux communautés indigènes d’Australie et du Canada.

“Notre accent se porte, dit-il,  sur la préparation des jeunes à la réussite.”

“Nous voulons les préparer à réussir pour qu’ils puissent être l’inspiration et les leaders  de nouveaux modèles  qui inspireront et apporteront sécurité, bonheur et bonne santé dans les communautés, afin que leurs enfants à leur tour grandissent  dans un environnement beaucoup plus stable, dénué de racisme, sans handicap,  où ils pourront pleinement exprimer leur identité en tant que peuple indigène dans un monde moderne.”

 

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Canada Down Under is an on-line portfolio of Canadian-Australian stories produced by the Consulate General of Canada in Sydney and other contributors.

Canada Down Under est un portefeuille en ligne d'histoires canado-australiennes produites par le Consulat général du Canada à Sydney et d'autres contributeurs.

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