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Comment être australien : Question-réponse avec l’auteure Canadienne Ashley Kalagian Blunt à propos de son nouveau livre

Lorsque Ashley Kalagian Blunt est arrivée en Australie en 2011 avec son mari, elle s’attendait à une année de Plaisir et d’études dans un pays qui était somme toute juste une version plus chaude du Canada. De fait, elle s’est trouvée confrontée à un choc de cultures et encore plus surprise que son mari souhaitait prolonger leur séjour. Déterminée à en profiter au mieux et à creuser ce que cela signifiait d’être australien-ne, elle s’est lancée dans l’aventure en voyageant dans tout le pays et en découvrant le plus possible sur l’histoire australienne avec souvent des coutumes sociales et des bizarreries déroutantes. Ashley communique son expérience à Canada Down Under.

 

Vous avez terminé ce livre il y a quelques années déjà. Avez-vous le sentiment d’être plus australienne maintenant qu’à ce moment-là ?

Comme je l’écris dans le livre, je me suis finalement créée un logis en traversant la vie comme un oiseau jardinier, collectionnant des petits bouts d’artefacts australiens et les incorporant en moi-même. Et bien que l’histoire se termine en 2016, mon projet qui inclus lectures, discussions avec les résidents locaux et voyages dans tout le pays ne s’est pas arrêté là. Je suis toujours très canadienne, mais je suis également un peu plus australienne chaque année qui passe. C’est ce qui est merveilleux dans l’identité, elle se tisse en vous.

 

Vous ne cherchez pas à éviter les défis que pose une installation dans un nouveau pays et vous décrivez sans fard comment vous faites face à votre anxiété et à l’incertitude causée par un nouvel environnement. Qu’est-ce qui vous a le plus frappé et pourquoi ?

L’un des plus grands défis, c’est le passage entre la liberté incroyable de mes jeunes années d’un côté et les responsabilités et les engagements de l’âge adulte de l’autre. Suite à mes études universitaires, j’ai travaillé et vécu de nombreuses années en Corée du sud, au Pérou et au Mexique. J’ai adoré faire l’expérience de l’arrivée dans un endroit totalement nouveau et me ré-inventer, et puis j’ai décidé d’épouser quelqu’un que j’aimais très fort mais qui n’était pas voyageur. Je l’ai convaincu de vivre à l’étranger avec moi en Australie pour une année, et ça lui a tellement plu que nous sommes restés. Mais de se ré-installer à chaque fois dans un nouveau lieu ça n’aurait pas fonctionné pour lui, et je suppose que ça n’aurait pas marché pour moi non plus au long terme. De fait, les efforts fournis pour m’adapter à cette nouvelle étape de ma vie m’ont bien secouée.

 

Quelles sont d’après vous les principales différences entre la culture canadienne et l’australienne ?

La relation que le Canada entretient avec la justice et l’ordre est bien différente de celle en Australie. La police montée canadienne est bien ancrée dans notre identité alors que l’Australie vénère Ned Kelly, anti-héro et meurtrier de policier. Une autre différence est notre humour. Les Canadiens sourient en général pour accompagner leur blague, alors que les Australiens sont les champions des pince-sans-rire. Et alors que les Canadiens utilisent quelques 4000 termes endémiques, les Australiens en possèdent incroyablement 10 000. Ils prennent vraiment leur argot au sérieux !

 

Pour écrire ce livre, vous avez fait des recherches approfondies sur le folklore et l’histoire en Australie. Pensez-vous que ça vous a aidé à mieux comprendre le pays qu’est l’Australie ?

Absolument ! L’un des meilleurs livres que j’ai lus c’est They’re a Weird Mob, souvenirs supposés d’un visiteur italien de Sydney cherchant à comprendre le pays. En fait, l’auteur est un Australien du nom de John O’Grady. Il termine son livre avec les conseils suivants donnés aux “foutus nouveaux Australiens” :  payer sa tournée et ne pas tirer au flanc, et surtout ne pas perdre son sang-froid lorsque les Australiens se moquent de vous, s’ils sont Australiens ça ne manquera pas. Si quelqu’un vous donne un coup de main, rendez-lui la pareille, sans en rajouter. Enfin si vous devez insulter vos amis, faites-le en les regardant bien en face, pas dans leur dos. Bien que publié en 1957, le livre donne des conseils qui sont toujours d’une actualité culturelle pertinente.  C’est mon avis.

 

Vous évoquez votre investissement dans l’histoire autochtone de l’Australie. Comment cela a -t-il affecté votre connexion avec l’Australie ?

Je pense qu’il est de la responsabilité de chaque personne qui choisit de vivre en Australie de comprendre son histoire, et en particulier l’histoire autochtone. En ce qui me concerne, découvrir le traitement choquant des peoples autochtones pendant la colonisation, y compris la Ligne noire mise en place en Tasmanie, n’a fait que renforcer l’importance d’exiger que justice soit rendue aujourd’hui. En même temps, découvrir la connaissance du territoire et sa gestion par les Aborigènes m’a fasciné, et me rend espoir en ce qui concerne l’avenir du pays. L’un des meilleurs exemples en est Dark Emu. Dans cet ouvrage, l’auteur Aborigène Bruce Pascoe révèle la complexité réelle de l’agriculture et de l’architecture autochtones, et nous exhorte à revisiter notre compréhension de la civilisation Aborigène. Dans sa conclusion, il écrit : ‘Réfuter les accomplissements agricoles et spirituels des peuples Aborigènes et de Torres Strait Islands, c’est le plus grand obstacle à une compréhension interculturelle et peut-être au bien-être moral de l’Australie et sa prospérité économique.’

 

Vous décrivez non seulement votre expérience personnelle d’immigrante, mais aussi les multiples expériences apportées par une installation dans un autre pays. Pouvez-vous nous dire pourquoi un tel intérêt de votre part dans l’expérience migratoire et pourquoi c’est si important à vos yeux ? 

Enfant, le plus loin que je sois allée dans le monde en dehors du Canada, c’était à Bizmarck, au Dakota du Nord. J’étais d’une curiosité insatiable en ce qui concerne le monde, c’est la raison pour laquelle j’ai quitté le domicile de mes parents à 22 ans pour aller vivre en Asie. Durant mon séjour là-bas, puis en Amérique latine, j’ai eu la chance de rencontrer de nombreux résidents, des expatriés et des émigrants. De par mon expérience personnelle, vivre à l’étranger favorise la tolérance et la compréhension en particulier quand on se déplace dans un troisième pays. Si vous grandissez quelque part, puis vous émigrez dans un autre pays, une dichotomie s’installe :  nous on fait les choses d’une certaine façon, et eux, ils les font autrement. C’est certainement ainsi que j’ai interprété les choses pendant mon séjour en Corée du Sud. Mais s’installer dans un troisième pays fait fi de cette dichotomie. On réalise alors qu’il y a une infinité de façons de faire les choses et de percevoir le monde qui nous entoure.  Certes immigrer est un challenge, mais si vous en avez la possibilité, ça en vaut la peine, rien que pour ces perspectives.

How to Be Australian est disponible en librairie. Rendez-vous sur ashleykalagianblunt.com  pour en savoir plus et télécharger le guide gratuit pour clubs de lecture.

 

 

 

 

 

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Canada Down Under is an on-line portfolio of Canadian-Australian stories produced by the Consulate General of Canada in Sydney and other contributors.

Canada Down Under est un portefeuille en ligne d'histoires canado-australiennes produites par le Consulat général du Canada à Sydney et d'autres contributeurs.

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