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Du Vanuatu au Canada, l’expérience d’études d’Alain Obed l’influença de façons inattendues

Quand Alain Obed étudiait au Canada, il planta un arbre.

« Pour nous, planter un arbre est un symbole important. Quand vous plantez un arbre, vous insufflez de la vie à la terre. Je pourrais oublier tout le reste, mais je n’oublierai pas le fait d’avoir planté cet arbre ce jour-là. »

Ayant grandi dans une ferme au Vanuatu, Obed n’a jamais été limité par ses racines. En 2017, alors qu’il travaillait comme juriste interne auprès de la Commission des services financiers du Vanuatu, une agence nationale du gouvernement du Vanuatu, il faisait un  Master de Droit, Économie et Gestion auprès de l’université de Toulouse 1 , lorsque, par hasard, il entendit parler du programme canadien de bourses de la Francophonie (PCBF) qui encourage les étudiants internationaux à étudier au Canada.

« J’ai envoyé ma candidature sans vraiment croire que je serais admis. Je ne pensais pas que j’en étais capable. »

Il fut surpris lorsqu’on lui octroya une bourse de la Francophonie pour aller étudier au Canada.

« À part ce que je voyais à la télé ou sur YouTube, je ne connaissais pas du tout le Canada. La seule chose que j’avais à l’esprit, c’était la neige. Je me disais, je suis un garçon des îles du Pacifique – Je ne pense pas que je pourrais survivre au Canada. Il y fait trop froid ! »

À un moment donné, il a même pensé retirer sa candidature, mais une discussion avec les coordinateurs du programme l’a convaincu de la maintenir.

« Le directeur du programme m’a dit que le dernier [bénéficiaire du Vanuatu] qu’ils avaient eu remontait à 1992. Alors, en considérant la situation dans son ensemble, je me suis dit que je devais y aller. »

Obed atterrit au Canada en décembre 2018.

« Je n’étais pas preparé – je pensais que la météo ne poserait pas problème. C’est là que mon cauchemar a commencé – je ne m’attendais pas à être gelé dans l’aéroport ! Je pense que j’ai appris une leçon là. »

Heureusement, on lui apporta un soutien pour surmonter le choc culturel initial. L’équipe PCBF organisa une semaines d’orientation qui lui présenta, ainsi qu’aux autres candidats, le Canada. Ensuite, on lui remit son billet pour voyager vers son université et quelqu’un l’aida à s’inscrire lorsqu’il est arrivé sur place.

Obed fut admis dans un programme de certificat d’une durée de 6 mois en Cybercommerce-Droit à l’Université de Sherbrooke, une grande université de langue française située au Sud du Québec. L’université l’a soutenu afin qu’il puisse terminer le programme et mener à bien ses recherches, car peu d’étudiants s’intéressent au créneau assez spécialisé du cyber droit.

Le programme lui convint parfaitement et Obed put étudier en français, comme il l’avait fait au Vanuatu jusqu’à apprendre l’anglais comme seconde langue à l’école secondaire.

« Sherbrooke est une très bonne université. La plupart d’entre nous étions francophones… mais elle est quand même bilingue, ce qui est une bonne chose. »

« C’est intéressant de voir comment les juristes de langue anglaise et française ont des perspectives différentes. La manière dont ils considèrent les questions d’ordre juridique et dont ils les présentent est différente. »

En français, selon Obed, on dispose d’une plus grande liberté avec le soutien des professeurs alors qu’en anglais le cours est plus structuré.

Lorsqu’on lui demande de décrire l’université, il répond : « Au niveau de l’infrastructure, j’étais vraiment impressionné. Sherbrooke est plutôt sophistiquée. »

C’était aussi un milieu très pragmatique, selon Obed, avec d’excellents professeurs qui possèdent une gamme étendue d’expériences professionnelles et de connaissances universitaires.

En dehors de ses études, Obed se rendait à l’église et passait du temps avec les autres étudiants. Il reste toujours en contact et discute souvent des recherches et nouvelles actuelles avec eux.

« Une chose qui m’a paru amusante, c’est que sourire fait partie de notre mode de vie dans le Pacifique mais au Canada, si vous souriez à quelqu’un, la personne pourrait se demander « est-ce qu’il est fou, ce type ? »

Quand on lui demande : « qu’est-ce qui lui manque le plus du Canada ? » Il répond : « La poutine québécoise , c’est ça que j’ai vraiment aimé. »

Obed recommande les études au Canada à tous les étudiants internationaux qui seraient potentiellement intéressés.

« Pour ce qui concerne l’éducation, je pense que le Canada est le meilleur pays occidental. Le système bilingue est pratiquement le même que ce que nous avons ici au Vanuatu. »

« Le Canada est vraiment multiculturel, c’est ça qui m’a frappé. Les Ni-Vanuatu sont un peuple autochtone … et ils restent dans un coin du monde. Nous ne sommes pas au courant de ce qui se passe sur les grands continents. »

« Mais quand je suis venu au Canada et que j’ai vu le mélange multiculturel et la façon dont les gens opèrent, je me suis dit que le Canada est le meilleur endroit. L’ambiance peut vraiment modeler un étudiant là-bas. »

Après ses études, Obed est rentré au Vanuatu pendant une courte période de temps, en apportant des cadeaux pour sa mère et ses frères et sœurs.

« J’avais l’impression d’être le Père Noël qui arrive de la neige. »

Étudier au Canada a modelé sa façon de penser et lui a permis d’appliquer ce qu’il avait appris une fois rentré au Vanuatu. En réfléchissant à son expérience, il comprend que sa croissance a été tant personnelle que professionnelle.

Il n’est plus la même personne qu’il était auparavant. Les nouveaux individus, les endroits qu’il a connus et les choses qu’il a vécues pendant qu’il étudiait au Canada l’ont influencé de manière inattendue.

« Une fois que je suis rentré chez moi, je me suis rendu compte que nous avons besoin d’élargir notre façon de penser. »

Lorsqu’on lui demande plus d’informations, il répond : « Ce n’était pas mieux, juste différent. Au Vanuatu, nous vivons en communauté. Nous prenons soin les uns des autres et connaissons tout le monde. »

Le parcours d’Alain est loin d’être terminé. Aujourd’hui, il termine son Master en cybersécurité à l’université La Trobe à Melbourne mais n’a pas oublié son expérience canadienne.

« Je voudrais dire ‘merci’ au Canada. Je considère le Canada comme un ami proche. »

Il a l’intention de poursuivre sa carrière universitaire et de se lancer dans un doctorat en cyber droit car, dit-il, beaucoup d’avocats au Vanuatu ne sont pas sûrs d’eux-mêmes ou ne maîtrisent pas suffisamment les questions liées à la technologie et au cyber droit.

Il souhaite terminer son doctorat en français et espère retourner au Canada pour une période plus longue cette fois-ci. Et maintenant qu’il y a planté des racines, le Canada pourrait bien le tirer à lui de nouveau !

 

 

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