Point à point : Contemplation des étoiles avec Joan Marie Galat
“Et si j’avais un crayon géant pour joindre les points dans le ciel ?”
C’est exactement ce que la jeune Joan Marie Galat souhaitait en observant avec émerveillement la nuit étoilée de l’igloo qu’elle s’était construit dans son jardin de Alberta.
Et en l’absence d’un crayon géant, elle s’est tournée vers l’écriture. Partageant les histoires des étoiles avec les jeunes lecteurs par une série d’ouvrages scientifiques et documentaires, Galat fait le tour de l’Australie en 2019 pour faire la promotion de la science et de la littéracie en présentant ses deux derniers livres : “Matière obscure : la réaction de la nature à la pollution de la lumière ” et “Point à point dans le ciel : Histoires dans les nuages”.
A peine âgée de 12 ans, Galat publiait des articles dans un journal local de Sherwood Park, auteure d’une colonne hebdomadaire sur les oiseaux et répondant aux questions du public. Avec l’aide de sa mère comme assistante éditrice, elle poursuivit sa passion pour la science et l’écriture et se lançait vers une carrière d’auteure scientifique à la renommée internationale.
L’une de ses principales motivations pour publier dans la littérature STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) pour enfants vient de son expérience en tant qu’enfant intéressée par les sciences. Pendant sa jeunesse, Galat s’est penchée sur les livres de sa bibliothèque locale qui pouvaient l’aider à comprendre les constellations qu’elle observait de son igloo ou de sa fenêtre lors de longs voyages en voiture.
“Je pouvais trouver les chariots, Orion et plusieurs autres constellations, mais je n’étais jamais sûre des autres, déclare-t-elle à Canada Down Under, alors je suis allée à la bibliothèque pour emprunter des livres d’astronomie. ”
“Et ils ne s’adressaient pas à des enfants de mon âge !”
Elle a par la suite appris que la pollution lumineuse cachait certaines des étoiles qu’elle cherchait et brouillait sa perception de l’univers. Dans son dernier ouvrage, elle associe ses connaissances en écologie et en sciences de la vie pour publier : “Dark Matters: Nature’s Reaction to Light Pollution” en observant la pollution lumineuse sous une perspective différente.
“Je pense, nous dit-elle, que lorsque les jeunes et les adultes comprendront comment la nature est affectée, ils feront attention.”
“Ils feront attention à l’astronomie, mais ils feront encore plus attention aux animaux.”
Auteure de plus de 20 ouvrages, Galat motive par ses livres les enfants et les jeunes adultes à découvrir le monde autour d’eux grâce à l’astronomie, la météorologie, l’ingénierie, l’écologie et la mythologie, en les encourageant à voir au-delà de ce qu’ils perçoivent de prime abord parce que “notre environnement ne s’arrête pas à la cime des arbres.”
Malgré ses efforts, Galat sait fort bien “tous les enfants ne vont pas devenir férus de sciences ou de technologie, d’ingénierie ou de mathématiques”. Elle espère cependant que le côté amusant et accessible de ses documentaires encouragera ses lecteurs à mettre en application les compétences STEM telles que la pensée critique et le raisonnement par déduction pour développer des compétences plus larges qui pourront leur servir dans leur vie.
“Si on veut, nous explique-t-elle, que les jeunes mûrissent et puissent discerner les faits réels des fausses nouvelles, ou procéder à une interprétation correcte des médias avec un œil scrutateur, il faut qu’ils sachent à quoi ressemble un documentaire.”
“Il faut qu’ils comprennent ce qui conduit un scientifique vers une conclusion. Il faut qu’ils connaissent le processus afin qu’ils puissent remettre en question les choses et prendre des décisions qui leur permettront de mener une vie satisfaisante.”
Elle espère du surcroît que les ouvrages de littérature scientifique comme les siens encourageront les filles et les femmes à poursuivre des études et des carrières STEM.
“On tire tous avantage de modèles féminins, et lorsqu’on voit quelqu’un de notre propre genre faire quelque chose, alors on pense ‘Oh, moi aussi je peux le faire’, et c’est important pour les femmes qui peuvent, elles-aussi, apporter leur contribution.”
Lorsque Galat a effectué sa première visite en Australie en 2013, la recherche de la voie lactée fut pour elle “une expérience des plus profondes ”, et sa perception de sa connexion avec l’environnement en a été impacté.
“Les trois quarts du ciel m’étaient étrangers, nous dit-elle.”
“Quand je regardais dans la direction du Nord, toutes les étoiles, toutes les dispositions étaient à l’envers. Je n’avais pas réalisé à quel point j’étais attachée à mes propres paramètres et comment j’étais connectée à mon monde personnel.”
Elle va continuer ses voyages au Canada et dans le monde pour examiner ce ciel nocturne et partager sa passion pour les sciences et la littéracie, parce que pour elle : “Les nuits étoilées sont un spectacle gratuit. C’est quelque chose que tout un chacun peut apprécier.”