
La Canadienne de Collingwood : Kendra Heil parle de l’ AFLW
Pour la joueuse canadienne de rugby Kendra Heil, l’excitation d’être inscrite sur la liste des espoirs d’un club de l’AFL au début de la saison de la Ligue féminine AFL n’aurait pu arriver à un meilleur moment. Après avoir manqué la saison 2016 dans son équipe de club VFL, les Eastern Devils, à cause d’une blessure au genou, et après avoir manqué au départ son inscription sur la liste de l’AFLW, tout semblait aller mieux.
Puis ce fut la catastrophe.
“ Ce n’a pas été un long fleuve tranquille, explique-t-elle. Je me suis blessée au genou en janvier dernier et j’ai dû être opérée, puis je me suis sentie mieux, et tout semblait s’arranger. Mais je n’ai pas été sélectionnée sur la première liste, petit souci, mais j’ai été choisie sur la liste des espoirs pour Collingwood.
“Tout allait vraiment bien, mon entraînement se passait bien, et mon genou m’a lâchée à nouveau, alors j’ai été vraiment dévastée.”
Pour la deuxième année consécutive, Heil qui est originaire de Toronto, a été contrainte de faire la transition de joueuse à adjointe de terrain, et trouver sa place dans une nouvelle organisation professionnelle n’a pas été facile.
“Je pense, dit-elle, que j’aurais pu me sentir pire encore si je n’avais pas eu un tel environnement encourageant autour de moi – le rugby féminin est très soudé, pas seulement dans mon propre club ou mon club actuel, les Devils, mais dans tous les clubs, on se serre les coudes, la communauté du rugby est vraiment formidable.”
“L’an dernier je faisais déjà [adjointe de terrain] pour mon club VFL, les Devils, je me mets sur la touche et j’essaie d’aller vers tout le monde, si quelqu’un a besoin d’une partenaire pour la gym je les accompagne, et j’essaie d’exercer une influence positive sur tout le monde, autant que je peux, parce que si ça leur redonne courage, à moi aussi.
“Avec Collingwood, c’est un petit peu différent de l’équipe du club; avec l’équipe du club on a toujours besoin de nombreux volontaires, alors il y a toujours quelque chose à faire, et ici il y a tellement de gens tout autour qui sont généreux avec leur temps et prêts à donner un coup de main que c’est difficile de trouver sa niche, alors les jours de match je ne suis peut-être que le partisan numéro un sur la touche.”
L’aventure de Heil en AFL est unique : elle est très certainement la première joueuse professionnelle en AFL qui s’est lancée dans le jeu à l’étranger, jouant au Canada pour les Wildcats de Hamilton.
“J’ai commencé, dit-elle en riant, à jouer au rugby au Canada, et je m’y suis mise parce que mon coach personnel du moment m’a demandé si je voulais essayer un nouveau sport – il m’a dit qu’il m’offrirait les leçons gratuitement si j’acceptais – et dès le premier entraînement, j’ai adoré.”
“Quand ils m’ont vu jouer, les entraîneurs de l’équipe canadienne m’ont sélectionnée pour la Coupe Parallèle, où on joue contre une équipe des États Unis, et j’ai joué pendant deux ans de suite, puis on m’a appelée pour rejoindre l’équipe de la Coupe internationale à Melbourne, et je me suis dit qu’il n’y avait pas de meilleur moment pour demander un visa vacances travail – j’ai joué au rugby pour les Eastern Devils [en VFL] et j’ai décidé de rester, alors mon partenaire et moi, on a demandé un visa.”
La première saison de l’AFLW devant commencer prochainement, l’excitation bat son plein à tous les niveaux, chez les joueuses et les partisans. Une véritable épidémie, ajoute Heil.
“Tout le monde est si excité, dit-elle, et ceux qui ne le sont pas, ils en ont un petit aperçu et alors ils comprennent voient pourquoi on est tous attirés par le jeu.”
“J’espère seulement que tout va bien se passer dans la ligue et qu’on pourra montrer du beau rugby parce que c’est ça le plus important, on veut proposer un beau produit qu’on a envie de jouer et qu’on veut que les gens aient envie de voir.”
Puisque son engagement sur le terrain avec Collingwood doit de toute évidence être limité, Heil s’est retournée sur une passion un peu négligée: l’art, et elle espère pouvoir combiner ses deux passions.
“J’ai un diplôme d’arts de l’Université de Guelph, dit-elle, et j’ai en quelque sorte mis mon art de côté quand je suis venue ici, avant de venir je faisais des muraux de grande taille et de la peinture décorative. Mais quand je suis arrivée ici je n’avais pas tout mon matériel, alors je me suis rabattue sur la peinture résidentielle et maintenant je me suis remise à la peinture parce que je ne peux pas travailler, je ne peux pas monter aux échelles.”
“Donc je fais une série de peintures pour Collingwood, je vais faire des peintures pour les quatre sections du club : AFL, VFL, netball féminin et AFL féminin, juste pour mettre en valeur Collingwood, parce que je voudrais les remercier de tout le soutien qu’ils m’ont apporté, et j’aimerais qu’une partie des bénéfices soit dirigée vers une charité de mon choix, alors je considère différentes associations contre le cancer et la leucémie en souvenir de mon père qui est décédé.”
La saison inaugurale de l’AFLW a démarré Vendredi 3 Janvier , avec des matches joués dans toute l’Australie.