
Des talents canadiens en vedette à la Australian Music Week
La Semaine australienne de la Musique, organisée à Cronulla en Novembre, offre l’opportunité de dévoiler à l’industrie musicale australienne quelques talents, Canadian Blast y a présenté six artistes et Canada Down Under en a rencontré quelques-uns pour évoquer leur musique et l’opportunité de jouer en Australie.
Poor Nameless Boy
BreakoutWest
Pour tenter de se distinguer de sa famille musicale, Joel Henderson assis à la table de la salle à manger essayait désespérément de se trouver un nom alternatif qu’il pourrait utiliser sur scène.
“Je ne pouvais pas trouver quelque chose qui me convienne, déclare Henderson, ça sonnait trop faux ”.
“Et puis mon père a voulu rigoler et m’a dit : oh toi pauvre garçon anonyme ’, et ça m’a plu. Je pense qu’il parlait des aspects bruts de ma musique, et ça s’adresse aussi aux éléments intimes de la musique.”
Présent pour la Semaine australienne de la Musique qui a lieu à Cronulla, une banlieue de Sydney, où Canadian Blast vient exposer les talents canadiens aux professionnels de l’industrie musicale australienne, Henderson ajoute que son style de musique a trouvé sa source dans une éducation musicale au plus jeune âge.
“J’aime la musique, professe-t-il, j’ai écouté des dizaines de genres différents pendant ma jeunesse, et comme mon père était musicien, j’ai écouté plein de trucs des années 60, et entre 16 et 20 ans je me suis découvert une passion pour écrire des chansons, j’aimais le processus”.
“J’ai eu des professeurs et des mentors excellents qui m’ont tout de suite remis à ma place… c’est un travail d’artiste, un art, et ma principale influence vient de là: je me suis senti attiré petit à petit vers des gens qui mettent l’accent sur l’écriture des chansons.”
Il décrit sa musique comme lyrique, avec un cadrage sur l’écriture qui transperce.
“C’est plus lent, dit-il, plus doux. Si vous n’aimez pas le contenu, alors c’est simple vous n’allez pas aimer parce que c’est ce qui est présenté. ”
“Et c’est les racines, c’est du folk, c’est de l’auteur-interprète, c’est du country alternatif.”
Pour Henderson, l’opportunité de venir en Australie l’a intéressé pour diverses raisons, et pas toutes en relation avec la musique.
“En partie, c’est parce qu’il fait chaud ici tandis qu’il fait froid chez nous, dit-il en rigolant, et ça, ça me parle personnellement.”
“Mais à part ça, pour être honnête avec vous, j’ai des amis qui m’ont parlé du marché formidable ici, et je pense que les points communs entre nos pays représentent un atout, la façon dont ils organisent leurs festivals folks, la façon dont ils parlent de la qualité de leurs artistes et de la musique, ça déjà c’est un point majeur, et puis c’est juste pour tâter le terrain.”
Le milieu de la musique change, et pour Henderson les musiciens se doivent d’être au top de cet aspect de l’industrie plus que jamais.
“Maintenant, dit-il, il faut penser au côté commercial et publicitaire. Il ne suffit pas d’attirer les gens à votre spectacle et de leur vendre votre album, surtout au Canada. ”
“ Avec la compétition du streaming ou d’Apple Music ou de Spotify, ou ce genre de choses, la marge des gens qui achètent votre album est plutôt faible, il faut donc assurer ses revenus différemment.”
Conscient de cette évolution, Henderson pense que ça a entraîné des artistes plus complets sur la scène musicale canadienne.
“En particulier dans la province dont je suis originaire, le Saskatchewan, précise-t-il, je pense qu’on est devenus bien meilleurs à produire artistiquement, surtout sur la scène musicale.”
“J’ai vu des gens devenir meilleurs dans leur art. Ils sont devenus meilleurs communicateurs, ils comprennent pourquoi ils le font, ils expriment leurs émotions clairement, ils explicitent les raisons de leur présence sur scène ; ils articulent leur message. Ils deviennent meilleurs, et c’est parce qu’on s’améliore tous ensemble, et je pense que c’est tout simplement magnifique. ”
Pour plus d’informations sur Poor Nameless Boy rejoignez le sur son site. Une partie de sa musique est sur YouTube channel.
Sarah MacDougall
CMW / CIMA
Frustrée par un mauvais rhume contrastant avec l’environnement balnéaire et chaud de Cronulla, au sud de Sydney, Sarah MacDougall fait de son mieux pour sauvegarder sa voix avant sa performance.
Née en Suède, la chanteuse se prépare à présenter son spectacle new wave/folk à Canadian Blast dans le cadre de la Semaine australienne de la Musique. Et tout en conservant son énergie, elle était heureuse de parler de cette occasion.
“Je suis ici, dit-elle, grâce à CIMA et au Canadian Blast de Music Export Canada qui ont invité quelques- uns d’entre nous pour nous présenter à l’Australie, et pour moi c’est très excitant parce que c’est la toute première fois que je joue ici.”
“Je pense qu’en tant que Canadienne, venir en Australie est une étape logique, parce qu’on est en quelque sorte deux nations jumelles, toutes deux du Commonwealth avec des cultures très semblables, c’est donc un marché énorme à explorer. J’ai récemment accompagné en tournée un grand groupe australien appelé The Cat Empire, et donc c’est vraiment cool de pouvoir venir dans leur pays juste après.”
Arrivée au Canada après son lycée en Suède, MacDougall déclare que la beauté du paysage canadien est quelque chose qui l’a inspirée et a donné forme à sa musique : une voix puissante et des paroles descriptives sont caractéristiques de ses chansons.
“Je suis venue de Suède après le lycée parce que je suis à moitié canadienne, et j’ai décidé de faire mes études musicales au Canada, et puis, dit-elle, j’y suis restée”.
“Je pense que ma musique est très influencée par ma vie dans le nord: je passe la moitié de mon temps entre le Yukon et l’Ontario. Je suis très influencée par le paysage et la lumière du nord, et en gros l’atmosphère naturelle.
“J’apprécie le calme et la beauté qui contribuent pour moi à une certaine tranquillité d’esprit : c’est une vraie inspiration. Beaucoup de textes me viennent quand je suis en contact avec la nature, ou quand je conduis dans la nature ou quand je marche. Être du nord et être de Scandinavie et vivre dans le Yukon ces six dernières années, ça fait que j’ai passé la plus grande partie de ma vie dans le nord, c’est donc chez moi.”
Venir s’installer au Canada a vraiment été bénéfique à MacDougall, pas seulement pour l’inspiration tirée de l’environnement. L’investissement dans l’industrie de la musique a atteint des niveaux sans précédents et c’est l’industrie toute entière qui en bénéficie.
“Je pense, dit-elle, que la scène musicale canadienne est très forte, il y a beaucoup d’argent investi dans la musique: d’après une étude récente, le commerce de la musique réinvestit beaucoup dans l’économie, c’est donc quelque chose de grandiose en ce moment, et nombre de villes essaient de devenir des villes musicales, pour ajouter à leur attrait touristique”.
“Je pense que le Canada possède vraiment une scène importante, des musiciens vraiment bons, et une sensibilité d’écriture vraiment unique qui est bien reçue dans le monde entier.”
Retrouvez Sarah MacDougall sur son site et sur YouTube channel pour plus d’informations sur elle-même et ses prochains concerts.
Rich Aucoin
ECMA
L’artiste canadien Rich Aucoin, peau dorée et mèches blondes, aurait parfaitement sa place sur le sable des plages de Sydney: d’ailleurs, il n’y est pas étranger.
Ayant déjà visité l’Australie comme étudiant participant à un échange à Penrith, Aucoin avait pris la décision de ne pas vivre sur le campus mais sur les plages de Bondi, soit 3 heures de transport.
“Ce qui me donnait le temps de me concentrer sur mes lectures scolaires, c’est comme ça que pour la première fois j’ai pu faire mes devoirs, dit-il en rigolant.”
“Je suis allé à l’Université de Western Sydney, à Penrith, et j’y ai étudié la philosophie orientale, en fait je pouvais lire Confucius, faire du surf et les transports en train ne me dérangeaient pas.”
Musicien excentrique et incroyablement doué, qui se nourrit de l’interaction avec la foule, Aucoin est de retour en Australie avec le Canadian Blast pour la Semaine australienne de la Musique : et les professionnels de l’industrie ont pu ainsi goûter de son incroyable talent d’artiste.
“En gros, nous explique-t-il, je fais de la pop musique expérimentale: j’ai grandi dans l’amour des Beatles et des Beach Boys et de beaucoup de pop des années 60, mais tout comme les Beatles et les Beach Boys ont incorporé des éléments expérimentaux dans leur musique, j’essaie d’avoir une sorte différente d’expérimentation ou d’hypothèse, pour essayer quelque chose. ”
“Un été, j’ai enregistré toutes les foules de festivals où j’ai joué, j’ai groupé tous les chœurs ensemble et j’en ai fait un chœur qui résonnait comme un stade de foot qui chanterait une de mes chansons, des trucs comme ça, ou construire des synthétiseurs à partir d’échantillons de voix humaines, ou plaquer des trucs de studio aux instruments normaux que je joue, je joue d’une dizaine d’instruments environ. ”
Bien que Aucoin ait passé pas mal de temps down under, c’était là sa première occasion de jouer pour un public australien, et il a bien l’intention d’en profiter.
“Je pense, dit-il, que des occasions comme celle-là sont très importantes pour établir des connexions avec les divers agents ou promoteurs de festivals, ou quiconque dans cette industrie parce que ce sont des spectacles très orientés vers l’industrie, contrairement à une performance normale.”
“De tels évènements au Canada m’ont vraiment aidé à venir ici, donc j’espère que ces gens voient le potentiel de me faire revenir travailler en Australie.”
Aucoin a pas mal voyagé au Canada et dans le monde, y compris des tournées en Amérique du Sud, en Amérique du Nord et en Europe. Pour le lancement de son premier EP, Personal Publications, Aucoin a fait tout le Canada en deux roues, pour récolter des fonds pour Childhood Cancer Charity.
“J’ai pensé que ce serait intéressant de ralentir un peu, et de le faire pendant l’été, et c’est ce que j’ai fait: je savais que si je faisais quelque chose de physique comme ça, je pourrais probablement récolter des fonds et faire connaître Childhood Cancer Charity, et en particulier aider la recherche pour les enfants atteints de leucémie. Ce fut, dit-il, une grande expérience. ”
“J’espère pouvoir le refaire, pas au Canada, mais en Amérique, puis en Europe, mais je ferais bien de commencer l’Amérique bientôt avant d’être trop vieux.”
Pour ce qui est de son teint doré, Aucoin a bien l’intention de passer une bonne partie de son temps en Australie pour le soigner.
“Je vais jouer sur deux week-ends, donc entre les deux je suis sur la plage pas loin actuellement de où je logeais quand j’étais à l’université.”
Pour en savoir plus sur l’incroyable Rich Aucoin consultez son site et YouTube channel