
Pendant l’exposition Sculptures du littoral 2018, ‘Buddy’ se dresse sur le sentier du littoral de Bondi à Bronte
Alors que des milliers de personnes se promenaient sur le sentier littoral emblématique de Sydney entre Bondi et Bronte en octobre dernier, quelque chose a émergé à Tamarama Beach Park. Après une marche de deux kilomètres émaillés d’une centaine d’œuvres d’art, surgit d’une clairière une sculpture de sept mètres de haut. C’est “Buddy” qui accueille les promeneurs comme un plaisantin agitant des branches dans la brise.
‘Buddy’, sculpture de l’artiste environnemental Marc Walter, se dresse fièrement cette année parmi d’autres œuvres d’artistes locaux et internationaux pour la plus grande exposition mondiale de sculptures ouverte au public dans l’est de Sydney. Walter est l’un des deux artistes canadiens sélectionnés en 2018 pour cette exposition de Sculptures du littoral de Bondi.
Il aura fallu dix jours à Walter pour produire “Buddy” à partir de branches récoltées préalablement par les organisateurs de Sculptures du littoral, une bonne partie provenant de Rossmore dans le sud-ouest de Sydney et quelques branches fournies par les jardiniers de Tamarama Gully. Une fois terminée, la sculpture est restée trois semaines à Tamarama Beach Park et le public a pu pénétrer à l’intérieur, ressentir l’espace et prendre le temps d’une réflexion.
Pour Walter, cette sculpture n’était pas seulement un plaisir visuel mais avait pour but de stimuler tous les sens de ceux qui s’engageaient à une interaction
“La lumière s’atténue, il y fait un peu plus frais et les sons sont quelque peu étouffés. L’œil est d’abord attiré par les branches puis il se promène entre les branches et le décor, entraînant un regard nouveau sur les choses.”
La taille de ‘Buddy’ encourage également le public à lever le regard et entrer en contact avec le monde qui l’entoure.
“Parce que ‘Buddy’ est si grand, ils ont l’impression de lever les yeux et c’est là mon principal intérêt dans la vie: engager les gens à lever les yeux, parce que tant de gens baissent les yeux, se concentrant sur leurs problèmes et oublient de participer, ils ne parlent pas… avec un peu de chance cette sculpture va encourager les gens à ralentir, et s’ils restent suffisamment longtemps à l’intérieur ils pourront commencer à réaliser à quelle étape de leur vie ils en sont et ce qu’ils veulent en faire.”
L’un des aspects les plus uniques de ‘Buddy’c’est que c’est “une sculpture issue de son environnement ” c’est-à-dire que Walter utilise l’environnement naturel local comme inspiration pour son travail. Mais comment un Canadien de l’ Outaouais, une région de l’ouest québecois, peut-il créer une telle sculpture à Sydney en Australie sans jamais y être venu auparavant ?
Certes les branches offertes font de ‘Buddy’ une sculpture locale, mais Walter a recherché ses ressources en ligne, utilisant photos et cartes ainsi que les connaissances de la communauté locale pour mieux visualiser et comprendre la sensation qui s’en dégage avant même de poser son pied à Tamarama Park.
Un autre aspect important du travail de Walter c’est qu’il doit se décomposer dans son environnement. Buddy n’est resté que trois semaines à Tamarama Beach, mais sur place en Colombie britannique, son jumeau doit accomplir un cycle complet de sa naissance à sa décomposition jusqu’en avril 2019.
La compétition n’est pas normalement la tasse de thé de Walter, mais il est content d’avoir franchi le pas et d’avoir participé aux Sculptures du littoral 2018, une exposition qu’il observe de loin depuis près de dix ans.
“C’est une grande expérience et honnêtement je n’étais pas vraiment sûr de ce que j’allais trouver, je n’étais pas sûr de m’y intégrer. Mais ce fut fantastique de venir ici, de rencontrer tant de personnes inconnues et d’être inspiré par toutes les discussions auxquelles j’ai participé.”
La participation de Marc Walter aux Sculptures du littoral a reçu le soutien d’Affaires mondiales Canada, par le financement culturel de la Mission et de COOEE Art Gallery de Bondi.