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Envers et contre tout

Cartes postale de  #Canada150  

J’ai grandi dans un des quartiers du centre de Sydney, pendant les années 70 et 80, j’étais la quatrième de onze enfants. Nous étions très pauvres et notre éducation familiale extrêmement dysfonctionnelle, c’est le moins qu’on puisse dire. La vie consistait en une lutte au jour le jour, survivre à chaque jour et ne pas penser à “l’avenir”.

Mes parents ne nous ont jamais encouragés à rêver ni à avoir de l’ambition, ils ne nous ont jamais appris à rechercher les possibilités qui auraient pu exister en dehors de notre petit monde… à l’exception d’une seule. J’ai toujours un souvenir frappant de ma mère, piégée dans sa petite cuisine délabrée, tablier autour de la taille, bébé sur la hanche nous décrivant les Montagnes rocheuses, leur beauté naturelle et comme ce serait merveilleux de pouvoir aller les voir. Elle ne nous a jamais parlé d’autre chose à voir dans le monde, seulement les Rocheuses. Quelle était l’origine de cette fascination, de cet émerveillement ? Quand est-ce que ça a commencé et pourquoi ? Je ne l’ai jamais su, mais l’entendre parler de quelque chose de si majestueux et de si éloigné de notre quotidien, de nos vies misérables, c’est resté dans mon esprit.

À cause de nos conditions de vie, dès que l’un d’entre nous avait 16 ans, on devait quitter la maison. Qu’on soit encore à l’école ou qu’on travaille n’avait aucune importance. Je voulais essayer  de terminer ma 12ième  année secondaire (la dernière année), ce qu’aucun de mes frères et sœurs plus âgés n’avaient réussi à faire. Malheureusement, j’ai eu 16 ans au milieu de ma 11ième  année  et j’ai dû quitter l’école malgré des notes excellentes. J’ai trouvé un travail, un endroit où habiter et j’ai continué à vivre.

Avec cette indépendance,  j’ai bientôt compris que je pouvais en quelque sorte contrôler ma vie, que je pouvais prendre des décisions qui me concernent et me fixer des objectifs. J’avais cette envie profonde d’élargir mes horizons, de partir faire l’expérience d’une vie en dehors du commun. Les paroles de ma mère sont toujours restées en moi. Alors après avoir travaillé quatre ans, j’ai posé ma candidature pour un permis canadien de vacances travail.

Je me rappelle le jour où la lettre est arrivée m’annonçant que j’avais été retenue. Je m’en rappelle comme d’une journée monumentale dont j’étais  fière à ce point de ma vie, le fait d’avoir accompli ça par moi-même, peu de temps avant mon 21ème anniversaire.

Je me suis trouvée un emploi de secrétaire dans une petite imprimerie de Kelowna deux semaines après mon arrivée au Canada, et j’avais aussi déniché une voiture d’occasion pour pouvoir circuler.

Bien que travaillant à plein temps,  je profitais des fins de semaine et des congés pour visiter le plus possible de la Colombie britannique et de l’Alberta. Je suis allée jusqu’à Banff un long week-end et au milieu des jardins en cascades j’ai eu cette impression enfin de “vivre vraiment”.  Je me rappelle que j’en ai pleuré, comme on dit “je n’étais plus au Kansas, Dorothée ”!

En ce temps-là, l’accent australien était encore rarissime à Kelowna, je sais que ce n’est plus le cas aujourd’hui, la station de ski de Big White est maintenant dirigée par des australiens, et le monde s’est rétréci ces 20 dernières années.  Mais mon accent qui a surfé sur la vague de Crocodile Dundee a certainement attiré les gens. Je me suis fait des amis formidables, des amis qui me sont encore très chers à ce jour.

Je suis retournée au Canada par deux fois au cours des 25 dernières années, ma plus récente visite date tout juste d’Avril 2016. Avec l’arrivée de l’internet  et des médias sociaux, conserver ces amitiés précieuses est si facile désormais, mais rien ne vaut de se voir en personne.

Mon année au Canada a renouvelé  en moi un sentiment de force, comprendre que l’on n’est PAS ce que notre environnement essaie de faire de nous,  mais plutôt qu’on a chacun la possibilité de forger notre propre environnement. J’ai appris à prendre le contrôle de ma vie, quelles que soient mes origines, ou la façon dont j’ai été élevée.

Quand je suis revenue en Australie, ça m’a pris un moment pour me ré-acclimater dans une vie différente. J’avais changé. J’avais plus confiance en moi et plus d’expérience, plus de connaissances et plus de sagesse, tout  cela en une année!

J’ai eu des hauts et des bas dans ma vie depuis, mais la connaissance de soi, l’appréciation de ma valeur et la confiance en moi que mon expérience canadienne m’a apporté m’ont toujours aidé à traverser les embûches de la vie et à me diriger vers un monde meilleur.

Ces jours-ci, je suis mère à mon tour de deux enfants magnifiques de 14 et 11ans, j’ai une carrière réussie et j’adore voyager. J’ai le sentiment d’avoir de la chance et d’avoir pu transmettre à mes enfants le virus du voyage, pour  élargir leur esprit, pour qu’ils s’ouvrent vers l’extérieur et sortent de leur zone de confort. Ce que j’apprends à mes enfants maintenant découle de ce que j’ai moi-même appris lorsque j’ai posté ma première candidature pour un permis canadien de vacances travail au Canada.

Contribution: Helen Briggs (née Cook)
Profession: Gestionnaire principale de programme en infrastructure informatique
Ville d’origine : Canberra, Australie
Séjour travail vacances au Canada: 
1991

Démarrez aujourd’hui l’aventure qui va changer votre vie  International Experience Canada (IEC) !

EIC a débuté en 1951 comme échange culturel  en signe de réconciliation entre le Canada et l’Allemagne suite à la deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui EIC favorise les intérêts du Canada en administrant les Accords mobilité jeunesse (y compris les permis vacances travail) avec 33 pays et territoires. L’accord entre le Canada et l’Australie date de  1975 et pilote le même nombre de participants en provenance des deux pays.

Ceci est une collection d’histoires relatées par des participants d’Expérience internationale Canada de 1970 à aujourd’hui en célébration de Canada 150.  

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Canada Down Under is an on-line portfolio of Canadian-Australian stories produced by the Consulate General of Canada in Sydney and other contributors.

Canada Down Under est un portefeuille en ligne d'histoires canado-australiennes produites par le Consulat général du Canada à Sydney et d'autres contributeurs.

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