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1:54 – Un drame moderne de lycée

Vingt et une minutes. C’est le temps que Yan England a patienté dans un coin, attendant que son héro Steven Spielberg finisse une conversation engagée avec Daniel Day Lewis lors d’une réception suivant les Oscars avant de pouvoir lui taper sur l’épaule.

England était présent aux Oscars en 2013 après une nomination de son film Henry dans la catégorie du meilleur court-métrage de fiction, un scénario inspiré  par son grand-père traitant de la maladie d’Alzheimer. C’est là qu’il a pris l’opportunité de rencontrer son réalisateur fétiche.

“Stephen Spielberg a rempli mon imagination depuis mon enfance, nous déclare England, j’ai toujours voulu le rencontrer, et après la cérémonie des Oscars il y avait une réception où tous les nominés et les lauréats devaient se rendre.”

“Nous avons eu une conversation passionnante sur le cinéma et à la fin de la conversation il m’a regardé et m’a déclaré : ‘c’est bien, maintenant va faire des films’ et ça a été le déclic. Même si je n’ai pas remporté d’Oscar, je suis retourné à mon hôtel ce soir-là très motivé et j’ai commencé à écrire 1:54 à ce moment-là.”

Inspiré par l’expérience personnelle de England dans le sport et le travail avec les jeunes, 1 :54 est un film placé dans la microsociété qu’est une école secondaire qui explore les défis auxquels sont confrontés les jeunes du monde moderne, incluant le harcèlement, les médias sociaux et la pression des camarades. Il espère que ce film donnera aux parents un aperçu de ce qui se passe à l’intérieur de cette microsociété.

England explique : “Je suis acteur depuis l’âge de huit ans  au Québec, dans des séries télévisées et des films au Canada et aux  États-Unis. J’ai eu cette chance d’établir des relations avec différentes générations d’adolescents, et parce que  j’étais acteur  et animateur  en même temps, j’ai eu cette proximité avec tous, j’ai toujours eu cette connexion avec les gens.”

“C’est l’occasion de donner aux parents une ouverture sur ce monde dont ils ignorent l’existence, ou qu’ils connaissent mais dont ils ignorent les détails. Certains parents n’ont aucune idée de snapchat ou de son fonctionnement, et parce qu’ils n’ont pas nécessairement de connexion avec, ils en ignorent la réalité,  et ne savent pas qu’un texto peut si rapidement atteindre une, deux, cinq  ou vingt personnes. ”

Film intense et plutôt sombre, le long-métrage aborde des thèmes aussi sérieux que le suicide parmi les jeunes, le harcèlement, la sexualité et la confiance, mais pour England ce n’est pas là nécessairement le propos entier du film.

“C’est, dit-il, un thriller psychologique sur ce thème, oui  on y parle du harcèlement, mais on évoque  également le sport, la persévérance et le dépassement de ses propres limites, c’est un bouquet garni de plein de choses.”

“[Le caractère principal] Tim veut devenir quelqu’un. Il a 16 ans, il est victime de harcèlement, il a des problèmes à l’école, et il en a assez. 1:54 ne veut pas faire de morale, et je n’offre pas de réponse toute faite : je présente le point de vue de Tim.”

Tim, joué par Antoine Olivier Pilon, apparaît dans chaque scène du film, c’est un personnage complexe; un sportif de talent, boudeur, pas seulement en lutte avec sa sexualité, mais aussi la perte d’un ami et le harcèlement continuel par ses camarades de classe.

Désormais célèbre au Québec grâce à son rôle remarquable dans le film de Xavier Dolan, Mommy en 2014, qui a remporté le Prix du jury au Festival de Cannes, ainsi que neuf récompenses aux Prix Écrans canadiens, dont celle du meilleur film, Pilon ne s’est pas lancé dans ce rôle à la légère.

“J’avais Antoine en tête depuis le début, dit England. J’ai mis trois ans pour écrire ce film et dès  le début j’avais Antoine à l’esprit. Il n’avait pas encore fait Mommy, mais il avait fait Pee Wee 3D, un autre film où il avait le rôle d’un joueur de hockey, et je l’avais interviewé pour une émission dont j’étais l’animateur.”

“Il a lu le scénario, ça lui a plu, mais il ajouté que je devais y réfléchir. C’est un film d’une forte intensité, beaucoup d’éléments interviennent physiquement, mentalement  et psychologiquement. Il se passe beaucoup de choses.  Il avait 17 ans à ce moment –là, et il m’a dit qu’il avait besoin d’une semaine pour y réfléchir, je me suis dit que ça montrait bien sa maturité, au lieu de se lancer dedans et puis le regretter par la suite.”

1:54 n’est que l’un des films issus de  ce hub culturel qu’est Québec.  Le centre culturel du Canada regorge de longs métrages, de spectacles et de programmes télévisés enviés par le reste du monde. England déclare que son inspiration il l’a glanée dans la pépinière de réalisateurs  de choix originaires de cette région.

“La beauté de tout cela, dit-il,  c’est que tous les grands réalisateurs sont bilingues, une représentation de notre pays, de la réalité du Canada qui est un pays bilingue. Ce qui leur donne l’opportunité de filmer en français et/ou en anglais, deux cultures différentes, c’est là la spécificité du Canada, on est dans la culture, la diversité, l’ouverture aux différents groupes. ”

“C’est une inspiration pour tous parce qu’on réalise que c’est possible. C’est possible à la condition de travailler dur, et de croire en son histoire, alors c’est possible de réussir.”

Il espère que l’intérêt général de son film, et sa pertinence pour la jeunesse, pas seulement canadienne mais du monde entier,  en combinaison avec la popularité grandissante des films issus de la région, contribuera à ce que ce film important soit vu par le plus de jeunes, de parents et d’éducateurs que possible.

“La beauté du cinéma c’est que c’est international, peu importe la langue utilisée pour le tournage, ça peut être en anglais, en français, on peut faire un film d’Ouzbékistan ou de Nouvelle-Zélande, cela n’a aucune importance. Parce qu’on est dans les émotions, et les émotions sont internationales;  c’est, dit-il, ce qui relie tout le monde dans ce monde. ”

“On peut être de couleur différente, on peut croire en des choses différentes, mais les émotions sont brutes, c’est ce qui nous relie entre nous. Avec le cinéma il est possible de toucher ces sentiments, que ce soit par un film dramatique, un thriller psychologique, une comédie et de voir 1:54 sur les écrans ici c’est incroyable parce qu’il m’est donné de constater les réactions australiennes et de voir si pour eux aussi c’est une réalité, et j’ai  compris que c’est bien la même réalité.”

1:54 a fait son entrée australienne lors du Festival cinématographique du Mardi Gras, auquel  le Consulat Général du Canada de Sydney apporte son soutien  avec fierté. Présent pour l’occasion, Yan England nous a remerciés de ce soutien.

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Canada Down Under is an on-line portfolio of Canadian-Australian stories produced by the Consulate General of Canada in Sydney and other contributors.

Canada Down Under est un portefeuille en ligne d'histoires canado-australiennes produites par le Consulat général du Canada à Sydney et d'autres contributeurs.

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